Lancer un blog à la fin de l’année 2024… Quelle idée ! Je dois avouer que la communication n’a jamais été le fort de Rackham… maison née dans un autre siècle. À une époque où l’on n’accordait pas beaucoup d’importance à cela, pensant qu’une fois publiés, les livres parleraient d’eux-mêmes, sans qu’il soit nécessaire d’ajouter quoi que ce soit. Une époque sans services ni attachés de presse, où les journalistes connus sollicitaient eux-mêmes les informations et les livres. Dans l’édition, les postes dédiés à la comm’ étaient tout au plus une particularité des « gros », qui avaient les moyens de se les payer.
Puis la surproduction a tout changé. Les livres pleuvaient par centaines, les libraires – principaux prescripteurs – n’arrivaient plus tout lire, en dépit de leurs efforts ; en même temps la presse en crise entamait son régime amaigrissant et les journalistes di tenaient une rubrique fixe sur la bande dessinée se faisaient rares. Les revues spécialisées dans la bande dessinée fermaient les unes après les autres. Plus grave encore, les « gros » s’étalaient en investissant des domaines jusqu’à là réservés aux petits éditeurs « de création ».
Alors, pour maintenir un minimum de visibilité, Rackham a commencé à envoyer des livres à droite et à gauche, à rédiger des dossiers de presse, à relancer des journalistes. Mais la concurrence, vu le nombre de nouvelles sorties, était rude et la communication par voie de presse connaissait ses premiers bouchons.
Heureusement, les réseaux sociaux étaient là ! Quel meilleur moyen de communiquer directement avec le lecteur et d’éviter ces canalisations bouchées ? Comme tout le monde, Rackham s’y est lancé. Au début, Facebook ou Twitter semblaient parfaits pour parler de livres et de projets, pour livrer une information de première main. L’audience se développait rapidement et l’on avait l’impression de s’adresser à des milliers de personnes. Je me suis rendu compte bien plus tard que si je restais quelques jours sans rien publier, cette audience chutait… à tel point que pour la récupérer, je finissais pour poster des nouvelles sans importance et parler de choses insignifiantes… juste pour être épargné par les algorithmes.
Puis, entre l’écriture et – fatalement – la lecture des choses écrites par d’autres, j’y passais au moins deux heures par jour ; avec la nette impression de contribuer au bruit de fond planétaire qui empêche d’écouter, de voir, de comprendre. Quand il m’a été clair que le temps que je passais sur FB ou Twitter ne servait qu’à vendre de la publicité et qu’à la fin mon travail gratuit quotidien se mélangeait aux fake-news et aux messages haineux ou finançait l’île-bunker sur laquelle un autre milliardaire espère échapper à la fin du monde, j’ai abandonné. Ça a été une libération, je me suis senti comme un esclave affranchi.
Mais, en fin des comptes, la lettre d’information périodique envoyée à la presse et aux lecteurs à l’occasion de chaque nouvelle parution est restée le seul canal de communication de Rackham avec le reste du monde.
En même temps, des courriels de libraires et de lecteurs s’enquérant de titres parus ou en projet continuaient et continuent d’arriver régulièrement. Je me fais l’illusion que, pour une personne qui pose une question, il y en a peut-être d’autres qui, tout en se posant la même, renoncent à m’écrire.
C’est donc pour m’adresser à ces fantomatiques lecteurs (remarquez, ils ne sont peut-être que le fruit de mon imagination…) que j’ai décidé de faire un bond en arrière, revenir au début d’internet, avant l’avènement des réseaux sociaux et autres fumisteries du même genre : un blog !
Est-ce une bonne idée ? L’avenir le dira. Ce qui est sûr, c’est que je trouverai un certain plaisir à écrire quelques lignes de temps en temps, pour annoncer une nouveauté, la disponibilité d’une réédition, un projet en cours… ou simplement pour commenter les faits qui agitent le petit monde de l’édition et de la bande dessinée.
Alors, si vous avez lu ce billet jusqu’ici, et si vous voulez rester au courant de ce qui se trame chez Rackham, abonnez-vous au blog. Je vous promets de ne pas vous inonder de courriels et de ne vous donner que de vraies nouvelles, sans le filtre d’aucun algorithme.
Et si vous en avez envie, commentez et posez des questions. Je vous répondrai. Promis !